Comment bien communiquer en RDC : culture locale, médias et réalités du terrain

Comment bien communiquer en RDC : culture locale, médias et réalités du terrain
Introduction
Réussir sa communication en République Démocratique du Congo (RDC) ne se résume pas à diffuser un message. Cela demande de comprendre les dynamiques culturelles, les habitudes médiatiques, les codes sociaux et les réalités économiques locales.
Pour éclairer ces enjeux, Hervé Malauka, fondateur de l’agence créative Atalaku, partage son expérience et ses conseils pour mener une communication pertinente et efficace sur le marché congolais.
Comprendre la culture locale : un préalable indispensable
« La RDC est elle-même un sous-continent, et sa culture est très différente des autres pays, même de la région », souligne Hervé Malauka.
Première mise en garde : l’Afrique n’est pas un pays. Chaque État, chaque région possède ses propres codes culturels et modes de communication.
Créée en 2018, Atalaku aide les marques à se connecter aux consommateurs congolais, en naviguant entre cultures urbaines et populaires.
En RDC, les réseaux sociaux jouent un rôle central :
« Aujourd’hui, tout se passe sur les réseaux sociaux. Ils sont sanctifiés », explique Hervé.
Pour toucher efficacement les publics, Atalaku s’appuie sur :
Événements et brand activation
Contenus photo et vidéo
Capsules digitales
Campagnes marketing en ligne
Médias congolais : connaître les règles du jeu
Le paysage médiatique congolais possède ses spécificités qu’il faut absolument anticiper.
« Il faut payer pour tout », avertit Hervé. « Que ce soit les chaînes privées ou publiques, chaque diffusion se paye ».
Cela signifie qu’il faut prévoir un budget média précis pour toute stratégie de communication.
Autre constat : la presse papier est en perte totale d’audience.
« Plus personne ne lit les journaux en RDC. Communiquer via ce biais, c’est perdre de l’argent ».
Les campagnes doivent donc prioriser les médias audiovisuels et surtout le digital, où se trouve aujourd’hui la majorité des audiences.
Formation et professionnalisation : un défi à relever
La professionnalisation de la communication en RDC est encore récente.
« Depuis deux, trois ans, les gens se sont rendus compte que la com était un métier », observe Hervé.
Le problème : peu de formations spécialisées. La filière communication à l’Université de Kinshasa existe, mais son contenu reste dépassé.
« Ne vous attendez pas à travailler avec des communicants ayant le même niveau d’exigence que dans d’autres pays. Les professionnels de qualité restent rares ».
Le pays compte cependant de nombreux jeunes autodidactes passionnés, qui ne demandent qu’à être formés et encadrés.
Un avenir prometteur pour la communication en RDC
Malgré ces défis, Hervé reste optimiste :
« La RDC, c’est 60 millions de jeunes, ils ont faim du digital et des réseaux sociaux ».
Il note une montée en puissance des jeunes entrepreneurs et managers, conscients de l’importance de :
Construire une image de marque forte
Collaborer à l’échelle africaine
S’adresser à la diaspora
Cette dynamique contribue à changer l’image du pays :
« Longtemps résumé à la guerre ou à la musique, le Congo Kinshasa montre aujourd’hui un autre visage : celui d’un pays connecté, innovant et porté par sa jeunesse ».
Conclusion
Communiquer en RDC demande une compréhension fine de la culture locale, une maîtrise des spécificités médiatiques et une approche adaptée aux réalités économiques.
Les entreprises qui réussiront sont celles qui combineront ancrage local, stratégie digitale et respect des codes culturels, tout en participant à la montée en compétence du secteur.
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